La rentrée scolaire 2025 s’annonce sous haute tension. Le système éducatif français, déjà fragilisé par les années post-Covid et une crise d’attractivité persistante, est confronté à une pénurie d’enseignants sans précédent. Cette situation critique touche à la fois l’école primaire et le secondaire, menaçant directement la continuité pédagogique pour des milliers d’élèves. Les académies les plus en tension peinent à recruter malgré des dispositifs d’urgence.

🧭 État des lieux

• Postes non pourvus
  – Plus de 1 700 postes dans l’enseignement public et 278 dans le privé n’ont pas trouvé preneurs lors du concours 2025 
  – En 2024‑2025, 3 185 postes restaient vacants à la rentrée

• Disciplines en tension
  – Le CAPES externe est décroché à ~ 11 % d’ici 2025, avec jusqu’à 33 % de postes vacants en lettres classiques, 26 % en maths et physique‑chimie, 23 % en allemand, 12 % en lettres modernes 
  – Les collèges signalent une absence de professeur de français pendant des semaines

• Raisons profondes
  – Salaires peu compétitifs (inférieurs à la moyenne OCDE) malgré un volume horaire élevé (900 h/an, soit +61 h en moyenne comparé aux autres pays européens) 
  – Profession dévalorisée : seuls 6 % des enseignants estiment être respectés, très loin derrière la moyenne européenne (17,7 %) 
  – Réformes successives (concours Bac+5, réforme du collège…) ont éloigné les vocations .

Une crise qui touche tous les niveaux

L’Éducation nationale enregistre un déficit massif de professeurs titulaires, aggravé par :

• Un effondrement du nombre de candidats aux concours enseignants

• Des conditions de travail dégradées : classes surchargées, manque de remplaçants

• Une perte d’attractivité du métier

• Une vague de départs en retraite non anticipés

• Une concurrence accrue des secteurs privés mieux rémunérés

Le recours massif aux contractuels

Face à la pénurie, les rectorats se tournent vers les enseignants contractuels, parfois recrutés sans réelle formation, pour tenir les classes.

Ce que cela change dans les classes

• Des élèves qui changent plusieurs fois d’enseignant dans l’année

• Des cours annulés faute de remplaçants

• Une inégalité scolaire aggravée entre les territoires

• Un stress croissant chez les équipes éducatives

Des réponses encore insuffisantes

Parmi les mesures annoncées :

• Une réforme du concours dès la licence

• Une hausse des salaires pour les débutants

• Le développement des EAFC (Écoles Académiques de la Formation Continue) pour les contractuels

Mais pour les syndicats, ces efforts ne suffisent pas à endiguer la crise structurelle qui mine l’école publique.